mardi 20 octobre 2015

Pierre Lizotte

Pourquoi le nom de Pierre Lizotte
ne figure-t-il pas sur les monuments
commémoratifs portant sur 
les Fondateurs du Madawaska ?

(signature de Pierre Lizotte)
A. Introduction
Cette plaque souvenir à St.David Me n’a jamais cessé de m’intriguer. En fait, je me demandais à partir de quel critère ces noms avaient été choisis en 1985 pour constituer la liste des Fondateurs du Madawaska

D’abord, je trouvais la liste plutôt courte, restrictive. Ensuite, en scrutant le registre religieux de Saint-Basile, il me semblait qu’un plus grand nombre de familles ont dû quitter Écoupag en 1785 pour s’établir au Madawaska. Enfin, je n’arrivais pas à comprendre pourquoi le nom de Pierre Lizotte n’y figurait pas, alors que le nom de son frère utérin (demi-frère), Pierre Dupéré, est coulé dans le bronze. 

Mon interrogation s’est intensifiée davantage lorsque j’ai appris que Pierre Lizotte est arrivé par hasard en 1783 au Madawaska en provenance de Rivière-Ouelle, qu’il a passé l’hiver chez les autochtones et qu’il a établi un comptoir d’échanges de fourrures avec ces derniers. D’après ces documents, ce jeune homme égaré a été le premier blanc à s’établir temporairement dans la région. 

On ne peut le qualifier de découvreur du Madawaska, parce que les autochtones s’y trouvaient déjà depuis bien des lunes. Et qui plus est, bien d’autres blancs utilisaient le fleuve St-Jean avant cette date comme route reliant l’Est du pays avec le Bas-Canada (Québec). 

Non seulement je crois avoir découvert pourquoi son nom ne figure pas parmi les fondateurs du Madawaska, mais j’ai aussi découvert un personnage haut en couleurs, un chef de file de sa communauté qui n’avait pas son égal. Je vous explique le résultat de ma recherche-maison à la section D. Chef de file & Capitaine d'infanterie

Dans un premier souffle, j’ai dressé le tableau de généalogie de Pierre Lizotte. À ma surprise, je n’ai trouvé qu’un seul document où le gérant d’arbre avait sûrement fait ses devoirs. J’ai donc continué ce travail, surtout en scrutant le registre de Rivière-Ouelle. Là, j’ai fait des découvertes étonnantes sur la famille de Pierre Lizotte. 

Grâce aux Registres du généalogiste Jean-Guy Poitras, j’ai complété aisément le tableau de généalogie. C’est en précisant la date de naissance de Pierre que j’ai trouvé la réponse à ma question devenue un mal de dent...

Le couple Pierre Lizotte & Marguerite Cyr ont célébré leur mariage le 14 octobre 1794 à St-Basile. Certains gérants d’arbre ont attribué à ce couple plus de 20 enfants. C’est faux. Ils ont ajouté les enfants de Pierre Lizotte II (Olive Thibodeau) à ceux de Pierre Lizotte I (Marguerite Cyr). Pierre I a eu neuf (9) enfants et Pierre II en a engendré dix-sept (17), selon le registre Poitras. Pour Pierre I, j’en ai trouvé onze (11).

La difficulté pour Pierre I réside dans le fait que des pages du registre de St-Basile ont été égarées. Je vous explique plus loin pourquoi je crois que ce couple a eu 11 enfants au lieu de 9.
B. Le tableau de généalogie
C. La documentation
Niveau 1a - Guillaume Lizotte & Anne Pelletier
Baptême de Joseph Lizotte,
fils de Guillaume & d’Anne Pelletier,
le 12 avril 1685 à Rivière-Ouelle Qc.
Niveau 1b - Guillaume Lizotte & Marguerite Peuvrier

Niveau 2 - Nicolas-Claude & Madeleine Mignier
Baptême de Marie Lizotte,
fille de Nicolas-Claude & de Madeleine Mignier,
le 28 décembre 1702 à Rivière-Ouelle Qc.
Baptême de Nicolas Lizotte,
fils de Guillaume & de Madeleine Mignier,
le 31 octobre 1703 à Rivière-Ouelle Qc.
Baptême de Joseph Lizotte,
fils Nicolas-Claude & de Madeleine Mignier,
le 25 mars 1707 à Rivière-Ouelle Qc.
La famille de Nicolas-Claude Lizotte
& de Madeleine Mignier
dans la Collection Tanguay.
Niveau 3 - Nicolas & Madeleine Miville
La famille de Nicolas Lizotte
& de Madeleine Miville
dans la Collection Tanguay.
Niveau 4 - Jean-Baptiste & Louise Plourde
NOTE. J’ai scruté page à page le registre de l’Église de Rivière-Ouelle et j’ai identifié 12 enfants du couple Jean-Baptiste Lizotte & Louise Plourde. Cinq de ces enfants portaient le nom de Louise.  Pour trois d’entre elles, j’ai aussi trouvé un certificat de décès. Je suis convaincu qu’une quatrième est décédée en 1763-64. Une seule a survécu. Elles étaient les soeurs de Pierre Lizotte qui s’est établi au Madawaska en 1785.
Mariage de Jean-Baptiste Lizotte
& de Louise Plourde
le 11 janvier 1762 à Rivière-Ouelle Qc.
La famille de Jean-Baptiste Lizotte 
& de Louise Plourde
dans la Collection Tanguay
Baptême de Louise Lizotte,
fille de Jean & de Louise Plourde,
le 4 octobre 1762 à Rivière-Ouelle Qc.
Décès de Louise Lizotte,
fille de Jean & de Louise Plourde,
le 22 octobre 1762 à Rivière-Ouelle Qc.
Baptême de Louise Lizotte,
fille de Jean & de Louise Plourde,
le 15 septembre 1763 à Rivière-Ouelle Qc.
Baptême de Jean-Noël Lizotte,
fils de Jean & de Louise Plourde,
le 28 février 1765 à Rivière-Ouelle Qc.
Décès de Louise Lizotte,
fille de Jean & de Louise Plourde,
le 10 octobre 1765 à Rivière-Ouelle Qc.
Baptême de Jean-Baptiste Lizotte,
fils de Jean & de Louise Plourde,
le 11 mars 1767 à Rivière-Ouelle Qc.
Baptême de Pierre Lizotte,
fils de Jean & de Louise Plourde,
le 21 décembre 1769 à Rivière-Ouelle Qc.
Baptême de Jean-Nicolas Lizotte,
fils de Jean & de Louise Plourde,
le 21 février 1772 à Rivière-Ouelle Qc.
Baptême de Marguerite Lizotte,
fille de Jean & de Louise Plourde,
le 8 mai 1774 à Rivière-Ouelle Qc.
Décès de Marie Lizotte,
fille de Jean & de Louise Plourde,
le 27 janvier 1776 à Rivière-Ouelle Qc.
Décès de Louise Lizotte,
fille de Jean & de Louise Plourde,
décédée en mars 1777 à Rivière-Ouelle Qc.
Baptême de Joseph Lizotte,
fils de Jean & de Louise Plourde,
le 11 avril 1779 à Rivière-Ouelle Qc.
Baptême de Basile Lizotte,
fils de Jean & de Louise Plourde,
le 4 septembre 1781 à Rivière-Ouelle Qc.
Niveau 5 - Pierre & Marguerite Cyr
Mariage de Pierre Lizotte
& de Marguerite Cyr
le 14 octobre 1794 à St-Basile NB.
Baptême de Pierre Lizotte,
fils de Pierre & de Marguerite Cyr,
le 21 septembre 1795 à St-Basile NB.
Baptême de Marguerite Lizotte,
fils de Pierre & de Marguerite Lizotte,
le 11 décembre 1796 à St-Basile NB.
Décès d’Ursule Lizotte,
fille de Pierre & de Marguerite Cyr,
le 14 février 1887 à Ste-Anne-de-Madawaska NB.
Aucune baptistère n’a été trouvé pour Ursule Lizotte.
On estime qu’elle est née aux environs de 1799.
Plusieurs pages du registre religieux de St-Basile
ont été égarées à cette époque. Cependant, nous savons
qu’elle a été confirmée en 1803 à St-Basile en même temps
que sa soeur Marguerite.
Baptême de Pierre Lizotte,
fils de Pierre & de Marguerite Cyr,
le 2 juin 1798 à St-Basile NB.
Mariage de Bonaventure Lizotte,
fils de Pierre & de Marguerite Cyr,
le 12 février 1822 à St-Basile NB.
Aucun baptistère n’a été trouvé pour Bonaventure.
Baptême d’Antoine Lizotte,
fils de Pierre & de Marguerite Cyr,
le 14 janvier 1804 à St-Basile NB.
Baptême de Judith Lizotte,
fille de Pierre & de Marguerite Cyr,
le 15 mai 1805 à St-Basile NB.
Baptême d’Anasthasie Lizotte,
fille de Pierre & de Marguerite Cyr,
le 27 juin 1808 à St-Basile NB.
Baptême de Scholastique Lizotte,
fille de Pierre & de Marguerite Cyr,
le 28 septembre 1809 à St-Basile NB.
Baptême de Joseph Lizotte,
fils de Pierre & de Marguerite Cyr,
le 10 août 1811 à St-Basile NB.
Baptême de Modeste Lizotte,
fille de Pierre & de Marguerite Cyr,
le 19 février 1816 à St-Basile NB.
Décès de Pierre Lizotte,
époux de Marguerite Cyr,
le 17 décembre 1854 à St-Basile NB.
D. Pierre Lizotte,
à la fois un chef de file et 
un capitaine à l’emploi des Britanniques
NOTE. Le texte en bleu représente des commentaires personnels.
Je ne tiens pas à ré-écrire les événements entourant Pierre Lizotte. J’ai plutôt choisi de retirer du livre de l’abbée Thomas Albert, L’Histoire du Madawaska qu’il a écrit en s’inspirant des notes de Prudent Mercure et du Sénateur Thérriault. Les extraits serviront à vous démontrer qui était Pierre Lizotte et quel rôle il a joué dans sa communauté au 19e siècle. 

1. Pierre Lizotte, premier arrivant blanc au Madawaska (page 42)
« Plusieurs années après la fondation de la colonie,1828, J.-G. Dean de l'Etat du Maine y fut envoyé, par les autorités de cet état, pour recueillir des  renseignements relatifs à la question des frontières. Dean rapporte qu'en 1782 un garçon de quatorze ans, Pierre Lizotte, qui s'était égaré dans les forêts de Kamouraska, traversa jusqu'à l'embouchure de la rivière Madawaska, où se trouvaient quelques huttes indiennes. Il passa l'hiver avec les sauvages, et retourna dans sa famille le printemps suivant.

Pierre Lizotte est né le 21 décembre 1769 à Rivière-Ouelle, Qc. L’âge indiqué correspond à son âge réel. Pierre Dupéré, son frère utérin, est né le 14 décembre 1758. Ce dernier avait donc 25 ans en 1783.


Certains auteurs prétendent qu’il y avait 60 familles autochtones  en 1785 à Saint-Basile. Dans le livre de l’abbée Thomas Albert, on avance même le chifre de 250 familles autochtones. Par ailleurs, voici le baptistère de Pierre Dupéré.
Le rapport qu'il fit des lieux qu'il avait visités engagea son frère utérin, Pierre Duperré, à venir avec lui pour faire la traite des pelleteries chez les sauvages du Madawaska. Vers 1784, Lizotte et Duperré établirent un comptoir d'échange avec les sauvages sur la rive sud du Saint-Jean, à peu de distance de la bourgade indienne. Ils étaient alors, ajoute Dean, les seuls résidents Français de cette région.

En consultant le Rapport Studholm de 1783, document que vous pouvez voir sur ce site sous le titre de ÉCOUPAG, on constate que le nom de Pierre Lizotte n’y figure pas. Il ne vivait donc pas à Écoupag en 1783. 

Dupéré et Lizotte ne s'établirent cependant pas définitivement au Madawaska à cette date, puisque nous les retrouvons à Sainte-Anne des Pays-Bas (Fredericton) un ou deux ans plus tard, où leurs noms figurent sur une pétition adressée au gouverneur du Nouveau-Brunswick. Ils revinrent avec les colons acadiens et s'établirent avec eux dans le Madawaska. Lizotte, devenu capitaine d'infanterie, mourut à Saint-Basile à l'âge patriarcal de 96 ans. Le capitaine Duperré, resté célibataire, mourut aussi au Madawaska âgé de 68 ans. »

2. Une deuxième déportation provoquée par l’arrivée des Loyalistes américains (page 43)
Ce ne fut, en réalité, qu'après la guerre de la Révolution américaine, lors de l'arrivée des Loyalistes dans les environs des Pays-Bas, que l'on songea à fonder la colonie du Madawaska. Ces nouveaux exilés, volontaires ou non, les Loyalistes, ne tardèrent pas, chose assez singulière pour des persécutés, à rendre la situation aux Acadiens, premiers occupants de la région de Fredericton, tout aussi intolérable que les insurgés la leur avaient faite aux Etats-Unis après la victoire. Les Acadiens, se voyant de nouveau menacés dans la possession de leurs biens, résolurent d'abandonner leurs terres.

Les uns montèrent au Madawaska, les autres allèrent rejoindre leurs frères de Memramcook, ou ceux qui s'étaient déjà établis sur le littoral du Golfe Saint-Laurent, de Shédiac à la Baie des
Chaleurs.

En 1783, les Acadiens, vivant en paix dans la région actuelle de Springhill NB, ont encaissé une seconde déportation provoquée par des sujets loyaux à la Couronne britannique.
3. Les premiers tenanciers du Madawaska (page 44)
Voici laliste des premiers propriétaires fonciers du Madawaska, liste qui nous permet de confirmer que Pierre Lizotte est devenu propriétaire foncier à un moment donné. Mais, puisque cette liste couvre une grande période, j’ai cherché une autre liste dans l’espoir de me rapprocher de la date de 1785. C’est ainsi que j’ai découvert le pôt-aux-roses.
Rive nord (Nouveau-Brunswick).
Louis Mercure, Jean Tardif, Michel Mercure, Joseph Mercure, Alexis Cyr, Thomas Costin, Olivier Cyr, Marie-Marguerite Daigle,
Jean-Baptiste Daigle et fils (trois lots).

Rive sud (Maine).
Pierre Dupéré, Augustin Dubé, Pierre Lizotte, Simon Hébert, Paul Potier, François Albert, Jean-Baptiste Mazerolle, Joseph Auclair, François Cyr, Joseph Daigle (père), Jean-Baptiste Fournier, Joseph Daigle (fils), Jacques Cyr, François Cyr, Firmin Cyr (père), Jean-Baptist Cyr (fils), Michel Cyr, Joseph Hébert, Alexandre Ayotte, Antoine Cyr, Jean Martin, Joseph Cyr (fils), Jean-Marie Saucier, Zacharie Ayotte, Joseph Saucier, Joseph Ayotte, Mathurin Beaulieu, Louis Sansfaçon, Jean-Baptiste Cyr (père), Firmin Cyr (fils), Jean-Baptiste Thibodeau (père), et Joseph Mazerolle.

Les lots de cette concession non octroyés alors, le furent en 1794 aux familles suivantes : Martin, Gaudin, Bellefleur, Mercure, Cyr, Violette, Thibodeau, Gosselin, Vaillancourt, Amireault, Michaud, Racine, Lizotte, Laforest, Smith et Marquis.
(Raymond) {Arch. du N. B.).

4. L’arrivée de familles québécoises en 1786 (page 101)
Dès la seconde année on voit arriver des immigrants du Saint-Laurent. Les Soucy, les Albert, les Michaud, les Levasseur, les Chaurest, les Saucier  venaient de Kamouraska ; les Dubé, les Beaulieu et les Gagné, de l'Isle-Verte ; les Guimond et les Ouellet, de la Rivière-Ouelle ; les Desnoyers, de la rivière du Sud. Il ne faut pas oublier que les Dupéré, les Lizotte, les Fournier, les Sansfaçon, quelques Michaud les avaient précédés à Sainte-Anne.

5. Pierre Lizotte choisit son camp (page 207)
Avis fut, en conséquence, donné aux habitants du '* town," en puissance, de se réunir le 20 août 1831, en la demeure de Pierre Lizotte à Saint-David, pour élire les officiers aux postes suivants :
Président d'assemblée (Moderator),
Secrétaire cantonal (Town Clerc),
Des commissaires (Selectmen).

Le capitaine Lizotte avertit le citoyen shérif, Walter Powers, à qui les mandats avaient été confiés, qu'il ne pouvait sans protestation laisser tenir une telle assemblée dans sa maison. L'assemblée à laquelle prirent part une quarantaine d'hommes, la plupart d'origine américaine et de langue anglaise, eut donc lieu en plein air.

Walter Powers lut l'acte organisant cette partie du Madawaska. Tous les officiers élus furent des Américains proprement dits. Les citoyens de langue française, entre autres Paul Cyr et Romain Michaud, refusèrent les fonctions de commissaires. D'une manière générale, les colons français ne prirent pas part à l'élection ou portèrent peu d'intérêt aux délibérations de l'assemblée qui était sous le contrôle exclusif de sujets américains.

Le district venait de recevoir son organisation locale ; il restait à lui donner une représentation à la législature de l'état.

Le capitaine Lizotte fut approché, par les leaders du mouvement, en vue de lui offrir la candidature. Lizotte était perplexe, comme tous ses compatriotes du reste. Il s'était laissé persuader par ses nouveaux amis, les Américains, que tout le territoire au sud du Saint-Jean appartenait de droit aux Etats-Unis. C'était un homme probe, aux intentions droites et dont le dévouement à l'Angleterre était au-dessus de tout doute

Sa popularité était incontestable parmi les siens. C'est pourquoi les Américains, qui voulaient attirer les Français à leur cause, insistaient si fort pour vaincre ses répugnances, sans cependant pouvoir obtenir son consentement. Quoi qu'il en soit, le nom de Lizotte parut sur la liste des candidats. Son concurrent, tout le monde l'a deviné, était John Baker qui, depuis son élargissement, n’était pas resté inactif, tout au contraire.

L'élection eut lieu le 12 septembre suivant, chez Raphaël Martin à Chautauqua. Quelque cinquante citoyens, la plupart américains, prirent part à la votation. Le capitaine Lizotte fut, à sa grande surprise, élu à une majorité de 5 voix, Baker ne comptant que 16 votes en sa faveur.

6. Entre deux maux, on choisit le pire (page 402)
Les énumérateurs, après avoir décrit la nature du sol et recommandé quelques mesures pour empêcher la confusion dans le partage des terres, confusion qui ne pourrait pas tarder à se produire, à moins que la loi ne vint régulariser la tenure du terrain, ajoutent :

On peut dire que la colonie (du Madawaska) a commencé en 1783 alors que Pierre Dupéré et Pierre Lizotte s'y établirent. Les années suivantes, elle reçut un fort contingent de descendants des Acadiens venant du Nouveau-Brunswick, chassés de leurs fermes par les Réfugiés (Loyalistes américains) et par les lois de la Province. Ils abandonnèrent leurs terres pour se réfugier dans un endroit où ils croyaient que les Anglais n'avaient pas de juridiction. Ils connaissaient les frontières de la Province. En effet, les plus anciens habitants nous ont parfaitement décrit les bornes telles qu'indiquées dans le Traité de 1783. 

Pour quelque temps, ils ne furent pas inquiétés, mais finalement ils furent induits à accepter leurs terres de l'autorité anglaise. Ce furent là les seuls actes de juridiction exercée sur eux pendant plusieurs années. Ce n'est que sous l'administration du Gouverneur Douglas, qui ne négligeait rien pour affermir l'usurpation britannique, qu'un semblant de juridiction fut introduit. 
E. Eureka !!!
J’ai déniché un document, entre autres, qui apporte une réponse sans équivoque à ma question: Pourquoi le nom de Pierre Lizotte ne figure-t-il pas sur les monuments commémorant les Fondateurs du Madawaska ? Ce document se trouve à l’adresse Internet suivante. 

Voici le document.
Puisqu’il est sera difficile à lire, voici en quoi il consiste.
Texte tiré du site Graine de république au Madawaska.

Janvier 1787. Louis Mercure et 16 autres colons reçoivent du gouvernement du Nouveau-Brunswick un permis d’occupation de terres dans un territoire isolé et presque vierge du Haut-Saint-Jean. Ces Acadiens s’étaient installés là à l’été 1785 dans l’espoir d’y trouver un refuge permanent suivant l’arrivée massive de Loyalistes dans leur village de Sainte-Anne-des-Pays-Bas (Fredericton). En 1794, ce sont 74 familles qui possèdent des titres de propriétés et forment le noyau de la présence acadienne au Madawaska.
Voici la liste de ces 17 premiers concessionnaires.
C’est ce document historique qui a servi d’inspiration en 1985 pour rendre hommage aux Fondateurs du Madawaska qui sont, en définitive, les premiers propriétaires fonciers. En comparant cette liste avec les noms sur la plaque commémorative de St-David et de St-Basile, il y a une parfaite concordance. 

Le nom de Pierre Lizotte, à mon humble avis, ne fait pas partie de cette liste, parce que Pierre n’a pu à cette date appliquer pour une concession. 
En 1785, Pierre Lizotte avait 16 ans, donc mineur.
Des adolescents ne peuvent recevoir une concession de terre. Je suis satisfait de cette réponse et je comprends fort bien que, en 1985, on ne savait pas trop comment rendre hommages aux premiers arrivants. Ils ont fait un choix qui me semble judicieux dans les circonstances. Ce document historique répond à ma question.

Plus tard, Pierre et sa famille sont devenus des propriétaires fonciers importants comme on le constate dans les recensements de Deane & Kavanagh, entre autres.

Cependant, il me semble qu’il aurait été plus juste de parler, non pas des 17 Fondateurs du Madawaska, mais plutôt des 17 premiers propriétaires fonciers du Madawaska.
Merci de votre attention !

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