samedi 3 octobre 2015

Dr. Anselme Dubé

La généalogie du Dr. Anselme Dubé
marié à Léanne Guérette
1. Le tableau de généalogie
2. La documentation
Niveau 1 - Mathurin & Marie Campion

Niveau 2a - Louis & Angélique Boucher

Niveau 2b - Louis & Marguerite Lebel
Mariage d’Antoine Levesque & d’Isabelle Dubé
fille de Louis & de Marguerite Lebel
le 3 mai 1762 à Rivière-Ouelle Qc.
Niveau 3 - Louis & Cécile Émond
Mariage de Louis Dubé & de Cécile Émond
le 8 janvier 1721 à Rivière-Ouelle Qc.

Baptême de Jean-François Dubé
fils de Louis & de Cécile Émond
le 17 février 1724 à Rivière-Ouelle Qc.

Baptême de Louis Dubé
fils de Louis & de Cécile Émond
le 2 juillet 1764 à Rivière-Ouelle Qc.

Baptême de Charles Dubé
fils de Louis & de Cécile Émond
le 16 novembre 1735 à Rivière-Ouelle Qc.

Baptême de Barthélémy Dubé
fils de Louis & de Cécile Émond
le 21 octobre 1742 à Rivière-Ouelle Qc.

Décès de Louis Dubé
époux de Cécile Émond
le 16 août 1765 à Rivière-Ouelle Qc.


Mariage de Louis Dubé
fils de Louis & de Cécile Émond
le 2 juillet 1764 à Rivière-Ouelle Qc.

Niveau 4 - Maurice & Marie-Anne Plourde
Mariage entre Maurice Dubé & Marie-Anne-Plourde
le 12 janvier 1761 à Rivière-Ouelle Qc.
Baptême d’Anne Dubé
fille de Maurice & de Marie-Anne Plourde
le 12 décembre 1761 à Rivière-Ouelle Qc.

Décès d’Anne Dubé
fille de Maurice & de Marie-Anne Plourde
le 26 septembre 1762 à Rivière-Ouelle Qc.

Baptême de Judith Dubé
fille de Maurice & de Marie-Anne Plourde
le 27 novembre 1764 à Rivière-Ouelle Qc.

Baptême de Françoise Dubé
fille de Maurice & de Marie-Anne Plourde
le 21 avril 1767 à Rivière-Ouelle Qc.

Baptême de Joseph Dubé
fils de Maurice & de Marie-Anne Plourde
le 2 décembre 1769 à Rivière-Ouelle Qc.

Baptême de Charles Dubé
fils de Maurice & de Marie-Anne Plourde
le 21 juillet 1771 à Rivière-Ouelle Qc.

Baptême de Jean-Baptiste Dubé
fils de Maurice & de Marie-Anne Plourde
le 14 mars 1773 à Rivière-Ouelle Qc.

Baptême de Pierre Dubé
fils de Maurice & de Marie-Anne Plourde
le 12 mars 1775 à Rivière-Ouelle Qc.

Baptême de Didace Dubé
fils de Maurice & de Marie-Anne Plourde
le 16 novembre 1776 à Rivière-Ouelle Qc.

Baptême d’Auguste Dubé
fils de Maurice & de Marie-Anne Plourde
le 26 mars 1779 à Rivière-Ouelle Qc.

Baptême d’Angélique Dubé
fille de Maurice & de Marie-Anne Plourde
le 14 mai 1781 à Rivière-Ouelle Qc.

Baptême de Paul-Henri Dubé
fils de Maurice & de Marie-Anne Plourde
le 21 mars 1783 à Rivière-Ouelle Qc.

Niveau 5a - François & Marie-Anne Martin
Mariage entre Maurice Dubé & Marie-Anne Martin
le 9 février 1795 à Rivière-Ouelle Qc.





Baptême de Jean-François Dubé
fils de Jean-François & de Marie-Anne Martin
le 1er janvier 1798 à Rivière-Ouelle Qc.

Niveau 5b - François & Suzanne Bérubé
Mariage entre François Dubé & Suzanne Bérubé
le 28 octobre 1810 à Rivière-Ouelle Qc.

Niveau 5c - François & Marie-Louise Gagnon
Mariage entre François Dubé & Marie-Louise Gagnon
le 9 mars 1835 à Rivière-Ouelle Qc.


La famille de Marie-Louise Gagnon
dans la Collection Tanguay.

Niveau 6 François & Marcelline Consigny
Baptême de Marcelline Consigny
le 29 mars 1807.

Mariage entre François Dubé & Marcelline Consigny
le 15 août 1826 à Rivière-Ouelle Qc.

Baptême de François Dubé
fils de François & de Marcelline Consigny
le 4 juin 1827 à Rivière-Ouelle Qc.

Baptême de François Dubé
fils de François et de Marcelline Consigny
le 4 juin 1827 à Rivière-Ouelle Qc.
Niveau 7 Jean-Baptiste & Caroline Phocas dit Raymond
Mariage de Jean-Baptiste Dubé & de Caroline Raymond
le 17 février 1852 à Ste-Hélène Qc.

Recensement de la famille de Caroline Raymond
en 1851 à Ste-Hèlène Qc.
Caroline a dit avoir 18 ans, ce qui était exact.



Recensement de la famille de Caroline Raymond
en 1861 à Ste-Hèlène Qc.
Il est étonnant de voir que la famille Dubé est voisine
des Raymond. Arsène, père d’Anselme,
n’a que 5 ans.


Niveau 8 - Arsène & Mathilde Pinet
Mariage d’Arsène Dubé & de Mathilde Pinet
le 16 septembre 1879 à St-Louis-du-Ha! Ha! Qc.

Baptême de Mathilde Dubé
fille d’Arsène & de Mathilde Pinet
le 10 avril 1881 à St-Louis-du-Ha! Ha! Qc.

Baptême de Caroline Dubé
fille d’Arsène & de Mathilde Pinet
le 16 avril 1882 à St-Louis-du-Ha! Ha! Qc.

Baptême de Clément Dubé
fils d’Arsène & de Mathilde Pinet
le 20 novembre 1883 à St-Louis-du-Ha! Ha! Qc.

Baptême d’Arthur Dubé
fils d’Arsène & de Mathilde Pinet
le 15 août 1885 à St-Louis-du-Ha! Ha! Qc.

Baptême d’Aurélie Dubé
fille d’Arsène & de Mathilde Pinet
le 20 décembre 1888 à St-Louis-du-Ha! Ha! Qc.

Baptême de Charles-Edmond Dubé
fils d’Arsène & de Mathilde Pinet
le 8 août 1892 à St-Louis-du-Ha! Ha! Qc.

Baptême de Léda Dubé
fille d’Arsène & de Mathilde Pinet
le 20 vovembre 1890 à St-Louis-du-Ha! Ha Qc.



Baptême d’Antoinette Dubé
fille d’Arsène & de Mathilde Pinet
le 23 juin 1894 à St-Louis-du-Ha! Ha! Qc.
Baptême de Julie-Anne (Juliette) Dubé
fille d’Arsène & de Mathilde Dubé
le 30 juin 1896 à St-Louis-du-Ha! Ha Qc.
Baptême d’Irèna Dubé
fille d’Arsène & de Mathilde Pinet
le 19 novembre 1898 à St-Louis-du-Ha! Ha! Qc.
Recensement de la famille d’Arsène & de Mathilde Pinet
en 1891 à St-Louis-du-Ha! Ha! Qc.


Recensement de la famille d’Arsène Dubé
& de Mathilde Pinet
en 1901 à St-Louis-du-Ha! Ha! Qc.

Niveau 9a - Anselme & Blanche Dumais
Baptême d’Anselme Dubé
fils d’Arsène & de Mathilde Pinet
le 21 avril 1887 à St-Louis-du-Ha! Ha! Qc.
Niveau 9b - Anselme & Céline Soucy
Mariage d’Anselme Dubé & de Célina Soucy
le 9 juillet 1918 à St-Basile NB.





Niveau 9c - Anselme & Léanne Guérette

3. Mathurin Dubé, un héros de Rivière-Ouelle
Ligne
Par Marie-Paule Dubé
Généalogiste

Né en 1631, Mathurin Dubé, ce jeune fermier originaire de la Chapelle-Thémer en Vendée, venu s'établir ici pour fonder une famille, est l'ancêtre de la plus grande partie, sinon de tous ceux qui portent le patronyme " Dubé »

La Chapelle-Thémer
Cette paroisse existe encore de nos jours. Plusieurs Dubé s'y sont rendus et peuvent en parler. La Chapelle-Thémer, située près de Fontenay-le-Comte, chef-lieu d'arrondissement de la Vendée, est une ancienne place forte. Cette région est une plaine calcaire qui porte des cultures céréalières et fourragères ainsi qu'un modeste vignoble. Elle fait partie aujourd'hui du Pays de la Loire.
Elle comptait environ 800 habitants à l'époque vers laquelle Mathurin Dubé quitta la région, ce qui se situe autour de 1665. Nous ne connaissons pas la date exacte de son départ. Cependant, nous savons qu'au recensement général des colons en Nouvelle-France fait en 1666, les recenseurs rapportent que notre ancêtre demeure sur la ferme de Monseigneur de Laval, située sur la côte de Beaupré, dans le fief de Lotinville.

Son arrivée en Nouvelle-France
Mathurin Dubé, fils de Jean Dubé et de Renée Suzanne, est donc venu s'établir ici, en Nouvelle-France, vers 1665 sur le fief de Lotinville situé dans la seigneurie de Beaupré. L'étendue de ce fief était de 28 arpents de front sur une lieue et demie de profondeur et était borné à l'est par la rivière Petit-Pré. Il est dons facile de le localiser aujourd'hui.2. Mathurin ne fut que quelque temps, soit environ deux ans, employé de Monseigneur de Laval. Il se fit concéder, par ce dernier, une terre à l'île d’Orléans.

La terre ancestrale de l'île d'Orléans
Nos recherches nous ont permis de retrouver le contrat de concession de la terre de l'île d'Orléans. Le 22 juin 1667, devant le notaire Paul Vachon, Mgr de Laval, seigneur de l'île d'Orléans , concéda à Mathurin Dubé une terre de trois arpents de front sur la moitié de la largeur de l'île, bornée au nord-est par celle de Pierre Michel Michaud (1637-1702) et au sud- ouest par celle de Jacques Jabon dit Laviolette.
Cette terre se situe du côté sud de l'île, dans les limites actuelles de la paroisse de Saint-Jean. De nos jours, se trouve sur cette terre, la maison de Jean-Baptiste Turcotte (1139 Avenue Royale, Saint-Jean Île d'Orléans) bâtie entre 1750 et 1800. Lorsque nous y sommes allée, en 1986, elle était habitée par un chaleureux grand-père, monsieur Jean-Baptiste Turcotte et son fils Séverin.
Vers 1667, la paroisse Saint-Jean n'était habitée que par quelques colons. Ce n'est qu'en 1683 que fut constitué la première église. Avant cette date les colons devaient donc se rendre à la paroisse Sainte-Famille pour les baptêmes, mariages et sépultures. C'est pour cette raison que le mariage de Mathurin et de Marie Campion y fut célébré, le 3 septembre 1670.
Famille de Jean Dubé et de Renée Suzanne mariés en 1630 à la Chapelle Thémer
1. Mathurin, fermier, n. 1631, marié à Marie Campion le 3-09-1670, Ste-Famille, Île d'Orléans, décédé à 64 ans.
2. Simon, laboureur, n. 1634, marié à Jacquette Bachoret en 1675, à la Chapelle-Thémer, décédé à 64 ans.
3. René, laboureur, n. 1642
4. Jean, laboureur, n. 1658, marié à Anne Oger en 1688, à Marsais, Ste-Radegonde, décédé à 50 ans.
5. Jacques, laboureur, n. 1659, décédé à 60 ans. Ils sont tous nés à La Chapelle-Thémer.
Ces renseignements proviennent de Marcel Dubé, descendant de Simon Dubé, vivant à Vendrennes, en Vendée.

Quand on visite l'église Sainte-Famille, on peut voir au sous-sol les fondations de la première petite chapelle qui fut érigée au début de la colonie.

Son mariage avec Marie Campion
C'est donc à Saint-Jean, Île d'Orléans, que Mathurin s'établit pour prendre épouse et fonder sa famille. Comme les jeunes filles à marier étaient rares à cette époque, le gouverneur avait dû fait appel à la mère-patrie afin de trouver des épouses pour les jeunes colons d'ici. C'est ainsi que la France envoya celles qu'on a appelées "les Filles du Roy".
C'est sur l'une d'elles que Mathurin porta son choix. Âgée de 16 ans, Marie Campion est la fille de Pierre Campion et de Marguerite Hénault. Selon le contrat de mariage (dont nous avons copie), passé le 24 août 1670 (greffe Becquet), elle est originaire de Rouen, en Normandie, plus précisément de la paroisse de Saint-Nicaise. Cette paroisse existe encore de nos jours.

Recensement de 1681
Onze ans après son mariage, Mathurin vit toujours à l'île d'Orléans. Voici ce que nous lisons dans le rapport des recenseurs de 1681 sur l'état de sa famille :
Mathurin, 50 ans
Marie Campion, son épouse, 27 ans
Mathurin, 10 ans
Madeleine, 8 ans
Louis, 6 ans
Pierre, 2 ans
Charles, 1 an (nous perdons sa trace par la suite; il serait donc décédé après le recensement).

Un autre enfant devait naître à l'île d'Orléans après le recensement; il s'agit de Laurent, baptisé le 20 avril 1683.
Au recensement de 1681, Mathurin exploite une terre de trois arpents et il garde une vache. Comme les besoins de la famille augmentent, Mathurin, qui a déjà joué le rôle de fermier, c'est-à-dire de gestionnaire à bail d'une ferme appartenant à quelqu'un d'autre, pense à s'établirGé dans un endroit convenable.
C'est ainsi que le 26 septembre 1686, devant le notaire Rageot, il signe un contrat à bail avec le seigneur François Ruette d'Auteuil (pièce 3145).

Grande-Anse
Mathurin déplace sa famille à Grande-Anse ou Sainte-Anne-de-la-Pocatière, à la limite de ce qui est aujourh'hui Rivière-Ouelle.
Selon le recensement de 1681 et les mémoires de Mgr de Laval de 1683, ce domaine de la seigneurie de LaCombe s'étend de la terre de Guillaume Lizot jusqu'à la seigneurie des Aulnaies, et n'est pas encore habité. Ce n'est que quelques années après son mariage avec la seigneuresse du lieu (Marie-Anne Juchereau) que Ruette d'Auteuil commence à faire défricher la terre à cet endroit et à établir sa ferme et le manoir.
Mathurin devient le premier fermier à bail du domaine de François Ruette d'Auteuil le 26 septembre 1686. Le contrat, auquel, auquel nous conservons sa graphie originale (gr. Rageot, pièce non 3145), se lit comme suit :
François Ruette d'Auteuil " reconnaissait avoir baillé pour 7 ans, finissant l'année 1694 à Mathurin Dubé habt. De l'Isle d'Orléans et Marie Campion, sa femme, le terre et manoir seigneurial de la seigneurie de la Pocatière et la Grande Anse aussy avec la maison, le fournil grange et etable qui sont dessus toutes lesd. terres tant labourables, prairies, et entel estat et quantité qulles peuvent estre au commencement dud. present bail, Lesquels joignant d'un costé (au nord-est) la terre et habitation de Guillaume Lizot, d'autre (au sud-est) à Monsieur de St-Denis (aux Aulnaies), d'un bout le fleuve, d'autre la fin et proffondeur de la terre, à la charge par led. preneur de prendre et cultiver et ensemencer lad . terre à toutes moitié de grains et semence et recolt, qu'ils prendront autant de vaches qu'ils pourront eslever jusqu'au nombre de 10, desquelles ils promettent de payer pour chacune d'ycelle le nombre de 16 livres de beurre salé, etc…etc…"
Il s'agit de la terre No. 30 du domaine seigneurial de 26x42 arpents. Lots cadastraux actuels 390 à 443.
À leur arrivée à la Grande-Anse (La Pocatière/Rivière-Ouelle), Mathurin Dubé et Marie Campion avaient quatre fils et une fille : Mathurin, Marie-Madeleine, Louis, Pierre et Laurent. Le 23 octobre 1691, Mathurin et Marie font baptiser Marie-Anne, née la veille, leur premier enfant à naître à La Pocatière ; malheureusement, elle décéda le 4 novembre, soit seulement onze jours après sa naissance. Leur dernier enfant, Jean-Bernard, né le 5 janvier 1694 paraît avoir subi le même sort.
Mathurin était donc le fermier du seigneur d'Auteuil lorsque Le Rouge arpenta la seigneurie en 1692. Dans son procès-verbal, il écrivait au sujet du domaine : " J'ai mesuré toutes les terres de lad. seigneurie tant celle du domaine que les habitations concédées et celles non concédées Scavoir : premierement le domaine qui commence a Une Borne que j'ay planté qui sépare la susd. seigneurie de celle de Mr. de St-Denis et depuis lad. Borne j'ay mesuré 14 arpents jusqu'à la rivière ou est basty le moulin et depuis lad. Riviere jusqua labitation de Guillaume Lissot il y a 9 arpens 9 perches et au bout diceux j'ay tiré une ligne du nord ouest au sudest jusqu'au costeau lad. ligne faisant separation du domaine de lad. seigneurie de Mr Dauteuille de l'habitation de Guillaume Lissot et sur lad. ligne j'ay planté deux bornes de pierre sous lesquelles est enterre des morceaux de briques. »

L'exploit de la Rivière-0uelle
(tel que reconté par Léon Roy)À l'automne 1690, la population de Québec et de la Nouvelle-France fut vivement alarmée en apprenant qu'une flotte de 34 vaisseaux, partie des ports de la Nouvelle- Angleterre, principalement de Boston, et commandée par l'amiral Wiliam Phipps, remontait le Saint-Laurent.
Avertis par les envoyés de Frontenac, les colons de la Rivière-0uelle se mettent sur la défensive. M. de la Bouteillerie étant alors à Québec, les habitants demandent à leur curé de vouloir bien les conduire lui-même à l'attaque. " Mes amis, leur dit en substance M. de Francheville, il faut à tout prix empêcher les Anglais de débarquer ici. Ils brûleront vos maisons, votre église, et vous serez probablement passés au fil de l'épée ou fait captifs. Defendons-nous vaillamment et nous aurons la victoire !"
Alors commencent les préparatifs de guerre. Les munitions, les armes consistant en " fusils à baguette", et en flèches sont passées en revue. Tous les hommes sont sur pied, faisant le guet.
Dès l'annonce de l'arrivée des ennemis, tous les colons se mettent en embuscade sur la lisière de la forêt, derrière les taillis et les crans du rivage. Bientôt la flotte vient jeter l'ancre en face de la Pointe. Plusieurs embarcations se détachent des navires et approchent ; la marée étant haute, les chaloupes peuvent atterrir jusqu'au bord de la falaise. Au commandement de débarquer, les soldants s'empressent d'obéir ; alors les soldats sur la grève, profitant de ce moment de confusion où les Anglais sautent à terre et reprennent leurs armes, attendent… Soudain le cri de " Feu !" rompt le silence dont la côte semble enveloppée. Au même instant, plusieurs détonations éclatèrent et une grêle de balles atteignent les soldats. Surpris d'une pareille attaque, ils regagnent leurs canots, laissant plusieurs de leurs blessés ou morts. Malgré les ordres contraire des officiers qui veulent les retenir, tous se rembarquent avec précipitation tandis que les Canadiens continuent de les viser du rivage. Cette attaque aussi inattendue que meurtrière n'était que le prélude de la réception qui attendait ces braves à Québec.
Cet incident a aussi été raconté par la Mère Juchereau de Saint-Ignace, dans l'Histoire de l'Hôtel-Dieu de Québec, page 321 : " M. de Francheville, y est-il dit, ayant dressé son embuscade dans l'endroit où les ennemis pouvaient faire leur débarquement, il attendit les chaloupes qui venaient bien remplies : dès que la première fut à la portée du mousquet, il fit faire une décharge qui tua tous les hommes dont elle était chargée, à la réserve de deux qui s'enfuirent vite ; les autres chaloupes ne jugèrent pas à propos de s'exposer au même danger… Ainsi ayant été malmenés dès la première fois, ce ne fut pas sans crainte qu'ils tentèrent plusieurs autres fois les moyens de descendre sur nos côtes, et de fut toujours sans succès…"
Aux braves colons de Rivière-Ouelle appartient donc l'honneur d'avoir repoussé le premier débarquement des Anglais en 1690. Longtemps, dans les familles, les souvenirs de cette escarmouche firent les frais de la conversation. Dans ce coin de pays, on s'attribuait un peu de la gloire immense qui rejaillissait sur toute la colonie. Les braves colons en venaient jusqu'à dire que leur curé, dont les allures martiales les avait enthousiasmés, aurait sûrement fait la même réponse que Frontenac avait faite à l'envoyé de M. Phipps. M. de Francheville, qui n'en croyait rien, tant son humilité était grande, revint à ses fonctions ecclésiastiques plus conformes à ses goûts et à son caractère sacerdotal. Quand cette aventure héroïque fut terminée, la population se remit aux nobles travaux de l'agriculture.
L'abbé Casgrain, dans son histoire de Une paroisse canadienne (Rivière-Ouelle) au XVIIe siècle, nous donne les noms des braves patriotes, qui se battirent sous le commandement de l'abbé Francheville. C'est dans ce texte que nous retrouvons le nom de Mathurin Dubé.
Mathurin et deux de ses fils parmi les francs-tireurs Le raid-surprise des miliciens anglais de l'amiral Phipps a été repoussé en 1690 par la plupart des habitants de Rivière-Ouelle et de la région en âge de porter les armes. L'abbé Henri Raymond Casgrain, dans son livre Une paroisse canadienne au XVIIe siècle, publie une liste des 39 francs-tireurs qui ont participé à l'escarmouche de Rivière-Ouelle. Mais le généalogiste et historien Paul-Henri Hudon, qui raconte en détail de fait d'armes dans le bulletin L'ANCÊTRE de la Société généalogique de Québec, a revisé cette liste et ajouté une dizaine de noms à ceux qui ont très probablement fait le coup de feu, dont ceux de Mathurin et Louis Dubé, respectivement âgés de 18 et 14 ans, qui se sont joints à leur père Mathurin. Il suppose aussi qu'une dizaine d'autres, parce que leur présence a été signalée dans la région à cette date, ont pu être de la partie. " Cette brève escarmouche, écrit en conclusion M. Hudon, fut immortalisée à Rivière- Ouelle par l'érection d'une plaque souvenir à la gloire des combattants. Inaugurée en 1946, sous l'initiative de l'abbé Armand Dubé (1906-1987), historien de Rivière-Ouelle, ce monument rappelle aux générations présentes l'acte de bravoure perpétré par les habitants sous la houlette d'un humble curé de campagne. Paul-Henri Hudon, Le jour où les Bostonnais attaquèrent Rivière-Ouelle, dans le bulletin L'ANCÊTRE , vol. 16, no. 10, juin 1990, Société de généalogie de Québec.


Décès de Mathurin
Après une vie très active et ayant terminé son contrat avec le seigneur Ruette d'Auteuil depuis un an, Mathurin Dubé s'éteignit à l'âge de 64 ans, le 28 décembre 1695. Il fut inhumé le 30 décembre suivant à Rivière-Ouelle (Berceau de Kamouraska).

1 commentaire:

  1. Un gros merci pour avoir partagé. J'ai pu completer mon arbre généalogique grâce à votre information.

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