La généalogie de Léonie Cyr-Long
épouse de Liguori
(Photo gracieuseté de Gilles Long)
1. Des Acadiens et des Acadiennes arrivent au Madawaska
Edmundston 1815
(Photo gracieuseté de Marco Bouchard)
Cette photo de Marco Bouchard ne peut faire autrement que d’ajuster nos perceptions quant à la colonisation du Madawaska. Lorsque les pionniers ont mis le pied au Madawaska, ils ont mis des années à apprivoiser cet environnement hostile. Je n’ai pas encore lu un texte qui explique avec plus de réalisme la vie de ces pionniers. Je suis convaincu que votre vision de la colonisation du Madawaska va changer à la vue de cette photo prise 30 années après l’arrivée des pionniers.
Mon expérience des derniers mois m’a fait réaliser que les premiers arrivants dans la région de Clair étaient surtout des Acadiens, accompagnés de quelques Québécois et Américains. Les recensements du début du 19e siècle sont révélateurs à ce sujet. Pourtant, de nos jours, les familles acadiennes sont en minorité dans le Haut-Madawaska. Qu’est-ce qui explique ce revirement de situation ?
En feuilletant le livre de Gilles Long publié en 2001, De Port-Royal à Lac-Baker, on constate que les Acadiens sont arrivés au Madawaska en 1785 et que, parmi ce premier contingent, on trouve la famille de Jean-Baptiste Cyr (Sire) et Marguerite Cormier. Ils habitaient dans la région de Crock’s Point, près de Fredericton. En 1783, à cause de l’arrivée imprévue des Loyalistes américains, les Britanniques manquaient de terres pour les recevoir. Une fois de plus, l’Angletrre provoqua une seconde déportation des Acadiens. Un premier groupe s’expatria sur la côte Est du Nouveau-Brunswick (Caraquet, entre autres). Le deuxième groupe remonta le fleuve Saint-Jean pour ouvrir la mission du Madawaska.
Après l’arrivée des Acadiens, il a fallu attendre plusieurs années avant l’immigration massive de familles québécoises. Lorsque ce mouvement social s’est enclenché, le Madawaska a changé de visage en quelques décennies. Il n’est donc pas étonnant de constater que la majorité des familles de Clair tirent leurs origines du Québec. Les écrits de Gilles Long corroborent ceux d’autres auteurs à ce sujet. Mais, où sont passés les Acadiens depuis cette époque ?
Pour répondre à cette question vitale, j’ai pensé répertorier quelques familles acadiennes afin de brosser un portrait de leur situation actuelle. Dans cette veine, j’ai fait la généalogie de Mgr Lionel Daigle issu d'une famille acadienne déportée en 1755 vers le Québec pour revenir quelques années plus tard et s’établir au Madawaska plutôt qu’en Nouvelle-Écosse, leur point de départ. Chat échaudé craint l’eau froide !
Puisque la famille Cyr a subi le même sort que la famille Daigle, j’ai donc choisi de dresser la généalogie de ma grand-mère paternelle, Léonie Cyr-Long, connue de plusieurs d’entre vous. Je sais fort bien que les Cyr connaissent leur généalogie et leur histoire. J’ose quand même apporter mon humble contribution à leur grande aventure. Je m’intéresse surtout à dénicher des dossiers vitaux via nos moyens technologiques modernes afin d’aider à ces familles à mieux étoffer leur arbre de famille. C’est ma façon d’en apprendre à leur sujet.
Vous seriez surpris de savoir que je savais très peu de choses de ma grand-mère Cyr-Long. Je me suis retrouvé dans les mêmes souliers que celles et ceux qui m’écrivent et qui veulent savoir qui sont leurs ancêtres. D’où venait ma grand-mère Long que j’adorais ?
Gilles Long, fils de Léonie Cyr-Long, a couvert sous tous les angles l’histoire de sa famille. Comme je fais mes classes en généalogie, j’ai cru bon de me donner comme exercice de faire la généalogie de ma grand-mère sans le consulter au préalable. Une fois mon tableau terminé, j’ai comparé mon travail avec celui de plusieurs membres de la famille Cyr, dont Gilles Long.
Grâce à nos moyens technologiques modernes, nous pouvons colmater des brèches dans les arbres de famille créés il y a de nombreuses années. Je vais certainement partager mes résultats avec ces gérant.e.s d’arbre de la famille Cyr. Vu l’ampleur de ma documentation, j’ai décidé de créer un document séparé pour la famille Cyr et de m’en tenir au strict minimum pour mon document concernant ma grand-mère Long.
Nous pouvons tous et toutes en écrire long sur nos grands-mères, tellement elles ont accompli des tours de force à une époque où les ressources étaient plutôt clairsemées. Je vais me contenter de vous relater une chose particulière quant à ma grand-mère. Ça pourrait vous surprendre.
2. Ma grand-mère Long faisait de la magie
Comme elle vivait sur une ferme, elle faisait des choses étonnantes, surtout après qu’Alyre Michaud avait saigné un porc ou qu’Adrien Gagné avait abattu une vache. Elle disposait de toutes sortes d’appareils fascinant à voir fonctionner. Par exemple, elle avait une machine qui sépare la crème du lait: c’était intriguant ! Il m’a fallu attendre bien des années avant d’en saisir le principe de base: la gravité. Curieusement, j’entasse dans mon ordinateur toutes sortes de documents sur la gravité. Ça me captive toujours, plus que jamais. Ah! Nos chères grands-mères ! Nos mères nous élevaient, mais nos grands-mères nous inspiraient.
Elle avait même une barrate à crème glacée, pour les grandes occasions. Elle faisait du pain en quantité industrielle. Et que dire des ployes ! Elle avait un oeil sur tout et sur tout le monde. Elle travaillait sans relâche. Les journées n’étaient jamais pareilles sur la ferme. C’était l’endroit par excellence pour faire des choses que mon père n’a jamais su: comme conduire un tracteur à 10 ans. En résumé, ma grand-mère Long gérait le plus gros parc d’amusement à Clair.
Mais, elle faisait une autre chose qui m’étonne toujours. Elle faisait du beurre, du vrai beurre. Mais, avec quoi le faisait-elle ? Attachez votre tuque ! Avec une laveuse !!! Ne me dîtes pas que je beurre épais: c’est vrai! Elle avait un truc qu’elle installait dans la laveuse qui brassait le lait pour finir en beurre. Je n’osais parler de ça à mes amis de peur qu’ils croient que j’avais perdu la tête. C'était miraculeux! Pour rien au monde, je ne voulais rater ces séances de fabrication de beurre. Pour moi, elle faisait de la magie ! Et du lait, ça ne manquait pas à la ferme. Dans un magazine de Popular Mechanics des années ’50, j’ai trouvé un exemple. Je n’ai donc pas rêvé !
Une fois le beurre barraté, elle remplissait des petites boîtes en bois qu’on retrouve de nos jours dans les magasins d’antiquité. Cette activité-là m’intriguait au plus haut point. Du vrai beurre avec du vrai lait !
3. Une autre femme à la tête d’une ferme
Les fermières étaient des femmes coriaces. C’est aussi le cas de nos jours. Les exigences d’une ferme sont multiples et pressantes. Je n’ai pas besoin d’élaborer sur le sujet.
Mon père m’a souvent parlé qu’il avait passé un hiver avec son père dans le chantier de Black Brook entre St-Léonard et St-Quentin alors qu’il avait 18 ans. Vous avez compris, comme moi, que ma grand-mère a passé cet hiver-là seule avec les autres enfants et la ferme à gérer. Je sais maintenant que c’était le cas de plusieurs autres épouses de ces fermiers qui s'improvisaient bûcherons pour l’occasion. Ces conditions de vie ont fait de ces femmes des individus organisés, disciplinés et habiles dans un large éventail d’activités.
Mon grand-père Long en labourait large.
Mais, ce qu’il labourait,
ma grand-mère Long le hersait...
(Photo gracieuseté de Gilles Long)
4. La généalogie de Léonie Cyr-Long
5. Le tableau de généalogie
Pour les gérant.e.s d’arbre de la famille Cyr, mon tableau comporte des avantages. J’ai fait un effort pour retrouver le plus grand nombre d’enfants de chacun des couples de la lignée. Pour les premiers niveaux, je n’apporte rien de nouveau, car la Collection Tanguay est disponible depuis très longtemps. Dans les autres niveaux, 5, 6 et 7, en épluchant la Collection Drouin, c’est là que j’ai fait le plus grand nombre de découvertes. Pour le Niveau 8, je me suis inspiré du livre de Gilles Long, De Port-Royal à Lac Baker (2001) publié sur ce présent site Internet.
Pour obtenir un arbre de famille qui se respecte, il faut des documents vitaux. Pour la lignée de ma grand-mère, je me suis servi de multiples sources de références, entre autres celles de M. Jean-Guy Poitras portant sur les mariages, les décès et les naissance au Madawaska: l’incontournable Jean-Guy Poitras !
Grâce à Ancestry, je peux scruter des archives en ligne sans me déplacer. Dans ce cas-ci, les archives de St-Basile, du Lac-Baker, de St-François et de St-Hilaire sont incontournables. Ma grand-mère Long est née au Lac-Baker, mais sa famille a passé de nombreuses années à St-François.
Mieux encore. J’ai découvert que son grand-père vivait à quelques pas de Didace Nadeau, le père de ma grand-mère maternelle à Pelletier’s Mill, Ernestine Nadeau-Albert. Le monde est p’tit!
6. Quelques photos et documents vitaux
St-François NB 1910
(Gracieuseté de Madame Léo St-Pierre)
Lac-Baker circa 1925
(Gracieuseté d’Éric Nadeau)
(Gracieuseté d’Éric Nadeau)
Mariage entre Joseph-François Cyr,
fils de Jean-Baptiste & Marguerite Cormier,
et Marie-Anne Guilbeau
le 19 février 1770 à Écoupag
près de Fredericton NB
Recensement de la famille de
Théodore Cyr & Délina Nadeau
à St-François en 1871
Baptistère de Cyrille Cyr,
fils de Théodore (Sr) & Délina (Dina) Nadeau
le 9 mars 1864.
Recensement de la famille de
Théodore Cyr & Délina Nadeau
à St-François en 1881
Décès de Salomon Cyr,
files de Théodore & Dina Nadeau,
le 1er janvier 1880.
Recensement de la famille de
Joseph Cyr & Catherine Sirois
au Lac-Baker en 1911
Recensement de la famille de
Théodore Cyr & Séraphine Martin
en 1881
Recensement de la famille de
Théodore (Jr) Cyr & Séraphine Martin
à St-François en 1891
Baptistère de Catherine Cyr,
fille de Théodore Cyr (Jr) & Séraphine Martin
le 15 septembre 1887
Baptistère de Clarisse Cyr,
fille de Théodore & Séraphine Martin,
le 10 juillet 1881 (née le 6).
Baptistère de Joseph Cyr,
fils de Théodore Cyr (Jr) et Séraphine Martin
le 26 juillet 1868.
Joseph était le père de Léonie Cyr-Long.
Document indiquant que Catherine Sirois
est née le 30 juin 1876 aux États-Unis
(Frenchville ME).
Mariage entre Joseph Cyr & Élise Martin
le 29 mai 1895 à St-Hilaire NB.
Joseph en était à son premier mariage.
En 2e noce (1900), il a marié Catherine Sirois.
Baptistère de Léonie Cyr,
fille de Joseph & Catherine Sirois
le 2 juillet 1901.
Un autre document pour le même événement
Document attestant de la naissance de
Firmin Euphéminien Crysostôeme Cyr
en 1804 à St-Basile,
du moins le baptistère fut enregistré à St-Basile.
Pour voir une quantité étonnante de documents vitaux
concernant ma grand-mère Léonie Cyr-Long,
je vous prie de consulter le livre de Gilles Long,
De Port-Royal à Lac-Baker,
publié intégralement sur le blog suivant:
http://clairgen.blogspot.ca/
Merci !
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