La famille de Gérard Beaulieu & Thérèse Michaud
1ère rangée: Carolle, Micheline, Marc & Michel
2è rangée: Renée, Martin, Thérèse, Gérard, Robert & Raymond
En 1912, Moïse Beaulieu partait de Sainte-Angèle au Québec pour venir s’établir à Saint-Quentin, décidé à défricher un territoire où sa femme, Eugénie Guimond, et ses enfants pourraient y vivre. Il fut parmi les premiers entrepreneurs à s’établir dans cette municipalité fondée en 1910.
En 1914, Moïse construisit lui-même sa première boutique de forge en bois rond au coin du rang 10. Il y travaillait seulement quelques heures par jour, puisqu’il était en premier lieu cultivateur et trappeur. Pendant l’hiver, il partait pour 3 à 4 jours par semaine, accompagné de son chien pour faire le tour de sa ligne de trappe, il revenait toujours avec de belles prises. La vente des fourrures arrondissait le budget familial.
En 1916, il construisit une grande maison de deux étage en utilisant le rez-de-chaussée pour sa boutique et le premier étage comme résidence. Cette boutique était installée sur le terrain maintenant occupé par le bureau de poste. Il délaissa ses autres occupations pour se consacrer entièrement au métier de forgeron-charron. Il fabriquait des roues de bois avec des bandes de fer pour des wagons et des charrettes.
En 1935, soit 19 ans plus tard, il fut exproprié de son terrain. Il vendit alors sa boutique qui fut déménagée sur la rue Canada (aujourd’hui occupé par M. Armand Phillips). Par la suite, il s’acheta un garage de bois qu’il déménagea sur la route Five Fingers à l’emplacement du garage actuel. Il fabriquait encore des roues mais également des mailles de chaînes, des crochets, des fers à cheval, des outils et du fer forgé décoratif. Plusieurs personnes âgées de notre communauté se souviennent très bien du père Moïse, comme on le surnommait, en train de donner des formes impressionnantes au fer en martelant ce dernier sur son enclume. Il allumait toujours sa pipe avec un tison de son feu de forge et se plaisait à raconter des histoires de trappeurs et de chasseurs.
En 1943, Gérard, fils de Moïse, âgé de 16 ans se joint à son père pour l’aider à rencontrer les demandes des clients. Le travail ne manque pas, autant dans la fabrication que dans la réparation d’équipements agricoles ou forestiers.
En 1957, Moïse se retira et laissa l’entreprise à Gérard. Ce dernier est vite appelé à prendre une décision importante alors que la clientèle croissante et le manque d’espace exigeaient un agrandissement et une modernisation de l’atelier. Les besoins de la région n’étaient plus les mêmes. Les chevaux et charrettes laissaientplace à des camions, remorques, tracteurs, épandeurs, moissonneuses etc. Donc il fallait s’ajuster à ces changements. Il construisit donc une nouvelle boutique de 800 pieds carrés sur le même terrain. Elle était faite entièrement de bois sur une fondation de ciment. Afin de répondre à la demande des scieries de la région, il y installa un tour à métal et des soudeuses au gaz et à l’électricité. Gérard devint alors soudeur machiniste et il délaissa le métier de forgeron-charron. Cette même année, son frère Omer Beaulieu se joint à lui pour une période de 2 ans. Quelques années plus tard, son neveu, Claude Cyr est venu travailler à la boutique quelques années lui aussi afin d’aider Gérard à rencontrer les exigences des clients. La boutique était également à ce moment un lieu de rencontre pour jaser de politique, de religion, de colonisation de la pluie et du beau temps.
En 1969, Robert, l’aîné de la famille de Gérard et Thérèse, se joint à l’entreprise en tant que soudeur et armurier. En 1979, Marc, son frère se joint à l'entreprise en tant que soudeur et machiniste. Devant la croissance de la clientèle, l’entreprise se voit dans l’obligation d’entreprendre une nouvelle expansion qui donnera au total 1300 pieds carrés d’espace de travail. On rajoute alors un atelier de machinage. Du coup, on accroît les pièces d'équipements, l'outillage et la main d’œuvre.
En 1983, Michel, un autre fils de Gérard, mécanicien s'est joint à l’atelier.
Au cours des années 80, l’entreprise va connaître une grande prospérité et a rapidement pris l’image d’une entreprise familiale. L’implication des trois fils, Robert, Marc et Michel ayant chacun leur propre spécialité a permis de mieux identifier les services et les besoins de la clientèle. L’entreprise familiale pouvait s’enorgueillir d’avoir des connaissances et des experts dans plusieurs domaines et l’augmentation de la clientèle était la preuve que les Beaulieu étaient de bons travailleurs et le service aux clients était leur priorité.
En janvier 1984, Gérard, d’un commun accord avec son épouse Thérèse, qui avait agit comme secrétaire, trésorière et conseillère durant toutes ces années, procède à l’incorporation de ATELIER GÉRARD BEAULIEU INC, et transfert ses avoirs et responsabilités à ses trois fils. Par le fait même, les trois nouveaux actionnaires modernisent leurs équipements à nouveau afin d’offrir des services de plus grande qualité.
En 1986, l’Atelier Gérard Beaulieu Inc. était encore en voie d’expansion. Avec une main d’œuvre croissante, on augmenta la superficie de l’atelier de soudure et d’usinage et on ajoute un atelier de fabrication et réparation de radiateurs industriels et de machineries lourdes. En 1993, on y aménagea des bureaux administratifs afin d’informatiser le système de comptabilité et de dessins industriels. L’atelier comptait à ce moment plus d’une dizaine d’employés.
En 1994, un beau-frère, Denis Caron, qui était employé pour l’entreprise depuis quelques années, devint actionnaire. Au cours des années 1990, les propriétaires se sont assurés de toujours donner à leur fidèle clientèle un service diversifié et de qualité supérieure. L’ajout d’équipements sophistiqués a permis à l’entreprise de se démarquer de la concurrence. L’acquisition du système d’informatique permettant de créer par ordinateur différentes pièces d’équipements a donné une nouvelle dimension à la compagnie. Cette technologie ouvrait également de nouveaux horizons pour les clients de l’entreprise. La conjointe de Marc, Monique, s’occupait de la comptabilité de l’atelier.
En 1995, l’entreprise se vit décerner le pris de l’Entreprise de l’année dans le Restigouche par la Commission Industrielle de Restigouche Inc. On emploie à ce moment de 15 à 17 personnes et on atteint le cap du million de dollars en chiffre d’affaires.
En l’an 2000, Robert vend ses actions à Marc, Michel et Denis Caron. Il restera au service de l’entreprise familiale à titre d’employé responsable des systèmes hydrauliques.
En 2003, les trois actionnaires décident de faire un grand pas en procède à un autre agrandissement totalisant maintenant 20,000 pieds carrés ce qui permit d’y inclure un magasin de pièces d’auto et de diverses pièces d’équipements industriels. C’est d’ailleurs à ce moment que Raymond, le quatrième fils de Gérard vint travailler avec ses frères. Les fils Beaulieu étaient maintenant tous sous un même toit: un rêve que chérissait Gérard et Thérèse. Si grand-père Moïse revoyait sa boutique aujourd’hui il en serait certainement très fier car sa petite entreprise est maintenant entre les mains de la troisième génération…et tout laisse croire qu’une quatrième génération pourrait prendre la relève.
Cette entreprise familiale peut se vanter d’être la plus vieille entreprise de Saint-Quentin car elle a débuté en 1912 et est encore aujourd’hui au service de la population. Elle a débuté avec les premiers colons et a suivi l’évolution de la colonisation et de la culture. Aujourd’hui la compagnie emploie une vingtaine de personnes et se spécialise dans plusieurs domaines connexes à la soudure et au machinage.
Merci beaucoup pour cette magnifique page ! C'est très apprécié.
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